Djibouti, notre dernière étape, n’a pas beaucoup changé depuis mon dernier passage il y a 10 ans… Toujours un très bon approvisionnement en tout, et, particulièrement apprécié, en produits franco-français : vin, pâté, couscous Garbit, compotes en pots… Nous étions vides en presque tout après notre si longue traversée de l’Océan Indien, tout a été rerempli !

Rien n’a été fait pour faciliter la vie des voiliers. Pourtant nous sommes nombreux à nous y arrêter, étant la seule escale entre l’Inde et l’Egypte, depuis que Aden n’est plus accessible. La sécurité à Djibouti a été améliorée, puisque maintenant le mouillage se trouve tout près du port de pêche gardé par les garde-côtes. On ne rencontre plus le « chef des voleurs » lorsqu’on laisse l’annexe à terre. Les différents pleins se font toujours par bidonnage jusqu’en ville, avec notre pauvre annexe qui n’en pouvait plus. Heureusement les garde-côtes nous ont aidé, les pêcheurs aussi (encouragés par le Sergent Saïd).

Ma vision de Djibouti a surtout été changée par les enfants : ils m’ont permis de découvrir les plages de sable avec une eau presque trop chaude, où les djiboutiens passent leurs week-ends, et les parcs de jeux où les enfants se retrouvent après l’école. Un vrai changement d’ambiance.

Notre départ a été choisi sur une bonne fenêtre météo qui nous a permis de parcourir la moitié de la Mer Rouge avec un vent favorable ou sans vent, ce qui est mieux que contre le vent. Au passage des portes de Bob El Mandheb, à l’entrée sud de la Mer Rouge, nous avons battu notre record de vent, > 36Nds, au portant et presque à sec de toile. Après le passage des portes, la routine de nos navigations a repris : pêche, de très nombreux spectacles de dauphins, jeux, dessins, cours… Nous avons hébergé le temps d’une nuit une sauterelle, puis un petit oiseau, qui nous ont tenu compagnie.

Puis vint notre aventure avec nos 2 réfugiés Yéménites, les détails sont ici.

Nous nous sommes ensuite abrités avant un coup de vent à Marsa Halaib, à la frontière Soudan – Egypte, où nous sommes restés 2 jours. L’ancre a dérapé 2 fois à cause du vent, heureusement nous étions là pour la replanter. L’eau était déjà un peu trop froide pour qu’on puisse y rester longtemps, j’ai donc installé une balançoire sur la bôme pour occuper les enfants.

Nous sommes repartis, au pré, puis sans vent, puis au vent portant, arrivant enfin jusqu’à Port Ghalib en Egypte. L’eau de la mer, comme celle de la piscine, est devenue encore plus froide. Plus du tout envie d’en profiter !

Et mon patron m’attend la semaine prochaine… Il ne nous est pas possible de poursuivre le voyage et d’atteindre la Crête, la prochaine étape de notre périple. Non pas que je n’ai plus de congés payés, mais à la différence du congé parental qui est à la main de l’employé, les congés payés le sont à la main du patron… Qui n’a pas voulu valider les nombreux jours qu’il me reste à prendre : je suis attendu à la raffinerie le 16 avril.

Après quelques jours de visite de l’Egypte, nous allons donc rentrer en France pour reprendre notre vie d’avant, en laissant Petit Prince à Port Ghalib. Pour nous, le temps de cette belle parenthèse autour du monde en famille est écoulé. La fin du voyage se fera au gré de nos congés, par sauts de puce d’Egypte jusqu’en Grèce, puis en Italie, puis en France, peut-être, enfin, qui sait.

Cette aventure aura été formidable, tout comme Petit Prince d'ailleurs. Heureusement elle n’est pas tout à fait terminée !